Liberté, j’écris ton nom ! Au nom de la liberté, doit-on renoncer à toute ambition climatique ? Les deux sont en fait inextricablement liées.
Brandie comme un bouclier, la défense de la liberté est souvent l’argument avancé par ceux qui s’insurgent contre des mesures coercitives en faveur de l’écologie.
Etre écolo signifierait-il vouloir restreindre les libertés individuelles ?
La question n’est pas tant de savoir si on est pour ou contre “la liberté”, de manière abstraite, mais plutôt de savoir comment concilier des vérités qui sont mutuellement exclusives. Voici quelques illustrations :
Est-ce que je préfère être libre de tuer mes congénères, ou renoncer à cette liberté pour jouir de plus de sécurité ? Est-ce que je préfère être libre de porter ou ne pas porter des chaussettes et des tongs ou d’être libre de punir toute personne qui oserait commettre une telle faute de goût ? Est-ce que je préfère rouler en 4×4 en ville ou garantir un air respirable ?
Toute loi est un arbitrage. Vivre sous des lois, c’est souvent renoncer à certaines libertés pour mieux jouir d’autres. Les lois sont donc par essence à la fois coercitives et sources de liberté, et cela s’applique évidemment aux lois qui ont un bénéfice écologique.
Finalement, la vraie question pour l’avenir est la suivante : quelles libertés, individuelles ou collectives, considérons-nous comme fondamentales et lesquelles sommes-nous prêts à abandonner ou à restreindre pour préserver l’essentiel, c’est-à-dire l’habitabilité de la Planète ?
Quelques libertés – volontairement cliché – dans la balance :
Il faudra faire des choix, immanquablement, comme cela a toujours été le cas, même si l’élévation rapide du niveau de vie a pu nous faire croire le contraire. Tout ne sera pas compatible avec tout.
Pour autant, nous pouvons mettre en place des lois qui minimisent les contraintes tout en permettant d’effectivement garantir la limitation des émissions de gaz à effet de serre. C’est le sens de l’Allocation Climat : ne pas se voiler la face devant l’étendue du chantier et proposer dès à présent un dispositif ambitieux, efficace et respectueux des libertés.
Et vous, qu’en pensez-vous ?